Côte d'Ivoire / Ouverture à Abidjan du Séminaire Technique AISS : le mot introductif du DG de la CNPS

Côte d'Ivoire / Ouverture à Abidjan du Séminaire Technique AISS : le mot introductif du DG de la CNPS C’est avec un immense plaisir qu’au nom de l’ensemble du Conseil d’Administration de la CNPS et en mon nom personnel, je prends la parole pour vous souhaiter la cordiale bienvenue en Côte d’Ivoire en cette journée du lundi 9 septembre 2024, ici à Abidjan pour le Séminaire technique de l’AISS sur l’investissement des fonds de sécurité sociale pour la viabilité et la durabilité des systèmes de protection sociale. <><><> Cet événement, organisé en collaboration avec l’Association Internationale de la Sécurité sociale (AISS), constitues-en cette période de rareté de ressources à l’échelle mondiale, une excellente occasion de partager de connaissances, d’expériences et de bonnes pratiques sur la pertinence de développer des stratégies d’investissement efficaces dans nos organismes de protection sociale. <><><> C’est l’occasion pour moi à ce stade de mon propos de remercier très chaleureusement Monsieur le Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale, Maitre Adama Kamara, artisan infatigable du rayonnement de la protection sociale en Côte d’Ivoire pour sa présence réconfortante et surtout pour sa forte implication dans la réussite de cet évènement. <><><> Mes remerciements vont également à l’endroit du Président de la commission technique sur l’investissement de l’AISS ainsi que toutes les délégations des pays frères qui nous font l’amitié de se déplacer en terre ivoirienne. A vous tous, recevez toutes nos respectueuses et chaleureuses salutations. <><><> Mesdames et Messieurs, Chers participants, <><><> Comme évoqué plus haut, le thème de ce séminaire nous donne l’occasion de réaffirmer le rôle plus qu’important de l’investissement des fonds dans le développement de tout système de sécurité sociale. <><><> La Côte d’Ivoire apporte une illustration à ce lien fort entre finance et sécurité sociale, et je voudrais prendre 2 minutes pour mettre sur ces concepts une réalité, celle de la Caisse pour laquelle j’ai l’honneur de travailler depuis plus de 30 ans. <><><> Comme vous le savez, la Côte d’Ivoire fait partie des pays qui se sont adaptés aux changements de leur environnement marqué par singulièrement l’allongement de la durée de la vie et la faiblesse persistante du salariat. <><><> En 2012, sous le leadership et la vision du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, nous avons adopté une très importante réforme paramétrique. Longuement préparée avec l’aide de nos actuaires, cette réforme a permis de changer en profondeur le business model de notre Caisse. <><><> La partie émergée de cette transformation, c’est l’augmentation de nos excédents, et donc de nos actifs sous gestion : <><><> - Alors que nous affichions en 2011 près de 200 milliards de FCFA de déficits cumulés, nous n’avons cessé d’enchainer depuis des excédents nets : 8,9 milliards FCFA en 2012, pour atteindre progressivement 211 milliards en 2023. <><><> - Dans le même temps, notre portefeuille financier et monétaire est passé de 26 milliards FCFA à fin 2012 à près de 1000 milliards FCFA à fin 2023. <><><> Ce qui est important, ce sont les conséquences de cette situation. La première conséquence, c’est que l´investissement est devenu, à la CNPS, une nouvelle source majeure de financement. En 2023, nos produits financiers n’ont pas été « une cerise sur le gâteau », ils ont été une partie importante du gâteau lui-même : l’an passé, ils ont représenté l’équivalent de 156% de notre masse salariale, et 23% de nos prestations. <><><> Aux premières heures de la réforme de 2012, nous nous sommes battus pour que nos produits financiers couvrent intégralement toutes nos charges de financement, et ce rêve est en train de se réaliser : bientôt, la totalité des cotisations sera consacrée au paiement des prestations. <><><> Mais nous formons désormais un nouveau rêve : que les produits financiers de la CNPS parviennent à couvrir une grande partie de nos prestations ! D’après les calculs de nos actuaires, nous aurons, d’ici une vingtaine d’années un portefeuille d’environ 5.400 milliards de FCFA, qui devrait nous rapporter alors 220 milliards de produits financiers, qui représenteront alors environ la moitié de toutes nos prestations. <><><> Dans notre business model, la finance n’est plus l’ennemie du social, elle en devient le meilleur allié. Nous avons dépassé le débat stérile sur les mérites comparés de la Répartition ou de la Capitalisation : nous voulons les deux, à travers une Répartition largement Capitalisée ! <><><> La Côte d’Ivoire est fermement ancrée dans la Répartition, dont les vertus de solidarité et de résilience ne sont plus à démontrer et qui est au cœur de son modèle sociale ; mais nous voulons une Répartition richement dotée, où la finance devient une nouvelle source de revenu. <><><> Partout dans le monde, les Experts s'interrogent sur ce que pourraient être les sources de financement de la sécurité sociale de demain, au-delà des seuls salaires. Nous leur conseillons les investissements: la finance ! <><><> Dans nos économies africaines, soyons lucides, le salariat n’a pas su s’imposer comme la forme normale du travail et le vieux modèle de sécurité sociale financé uniquement par les cotisations sociales ne peut prospérer. <><><> Certains sont alors tentés de regarder du côté de la TVA sociale ou des taxes parafiscales : mais à ceux-là, nous disons « regarder plutôt du côté de la finance, faites l’effort d’ajuster vos paramètres et d’accumuler des réserves, pour faire naître en votre sein une nouvelle source de financement ». <><><> Au passage, je rappelle que nous ne sommes pas seul à défendre ce modèle : nos amis de la CIMR (Caisse interprofessionnelle Marocaine de Retraite) ont le même modèle d’un Régime par répartition fortement capitalisé. <><><> Nous aurons l’occasion, au cours des prochains jours, d’aller dans le détail de notre business model, et d’en montrer aussi tous les autres avantages induits : - Il permet d’apporter des fonds à un capitalisme africain qui a trop longtemps fonctionné sans capital ; <><><> - Il institutionnalise nos grands groupes, en les rendant plus transparents, plus solides, plus forts, pour partir à la conquête du monde ; <><><> - Il permet de reconquérir notre souveraineté capitalistique, notamment dans le domaine bancaire, comme nous l’avons fait récemment en participant au rachat de la BICICI lorsque BNP PARIBAS s’est retiré de Côte d’Ivoire ; <><><> - Notre modèle permet de redistribuer du pouvoir d’achat, comme nous l’avons montré en revalorisant nos prestations. Je rappelle que, depuis la réforme de 2012, les revalorisations de prestations ont été supérieures à l’inflation, assurant à nos retraités un gain de pouvoir d’achat, malgré le regain d’inflation des années récentes. <><><> Mesdames et Messieurs, Honorables invités, Durant ces 3 journées, ce séminaire sera donc l’occasion pour tous et pour toutes, décideurs, partenaires sociaux, experts et spécialistes du financement, de présenter et d’échanger sur toutes les expériences et tendances permettant de mettre en relief le rôle et l’impact de politiques d’investissement dans la durabilité de nos systèmes de protection sociale. <><><> Enfin et pour terminer mon propos, Tout en souhaitant des résultats pertinents et surtout applicables immédiatement dans nos différents organismes, Je souhaite au nom de l’ensemble du comité d’organisation un excellent séminaire et encore une fois Bienvenue, Welcome, Akwaba en terre ivoirienne. <><><> Je vous remercie

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